Devant la forte dégradation de la filière Champagne liée à la crise sanitaire du Covid-19, la profession envisage des mesures exceptionnelles et veut éviter notamment des promotions «agressives».
Les chiffres sont sans appel. Pour l’année 2020, la chute estimée des volumes est de l’ordre de 100 millions de bouteilles et une perte possible de plus de 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Données à comparer avec l’année 2019 : 297 millions de cols expédiés pour un chiffre d’affaires record de 5,05 milliards €.
Selon le Comité interprofessionnel du vin de Champagne, il est très probable que «cette crise produira des effets sur la Champagne pendant plusieurs années». D’où des mesures exceptionnelles pour préserver le tissu économique de la filière d’une part, et protéger la valeur du nom «Champagne», d’autre part.
Ainsi, une partie du rendement commercialisable de la future vendange sera tirable en bouteilles dès le 1er janvier 2021 et l’autre partie mise en bouteilles qu’à compter du 1er janvier 2022.
Considérant le risque d’opérations promotionnelles agressives sur le Champagne, la filière reconduit jusqu’au 28 juin 2020 la suspension du marché des vins en cours d’élaboration. Les co-Présidents du Comité Champagne ont saisi la Commission européenne pour solliciter l’application de mesures exceptionnelles d’encadrement prévues par la réglementation européenne en cas de déséquilibre grave sur les marchés. Ils demandent également au gouvernement français de compléter la loi EGALIM, qui produit déjà des effets positifs, afin de renforcer encore l’encadrement en valeur des promotions pour préserver l’image de l’appellation d’origine contrôlée Champagne.