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Un milliard de litres de vin à reconvertir
Françoise Albasini

Conséquence de la crise ducoronavirus : l’eurodéputé socialiste du Languedoc Eric Andrieu a interpellé le Commissaire européen en charge des questions agricoles sur le milliard de litres de vin européen qui pourrait être perdu.

Ce volume est généré par les fermetures de bars, restaurants, la baisse de consommation de vins chez les particuliers, en France mais pas seulement. Selon Nielsen, les comportements d’achats des consommateurs européens présentent des similitudes.

Eric Andrieu propose que « ce vin, plutôt que d’être perdu, soit distillé. L’Union européenne doit, en outre, soutenir financièrement, avec le pouvoir national, ce processus de transformation. L’objectif est en tout cas clair : éviter le gaspillage et de très nombreuses faillites ».

Si la crise liée au Coronavirus a accentué l’augmentation du stock de vin, le secteur viticole est touché depuis plusieurs mois. Depuis octobre, les États-Unis avaient de fait limité les importations avec les taxes douanières en représailles des subventions versées à Airbus. Puis a suivi en début d’année la fermeture des frontières des pays en Asie. On connaît la suite.

« Dans quelques mois tout ce vin qui n’est ni exporté ni consommé chez nous est stocké dans des cuves dont une majorité est presque ou totalement remplie, compte tenu des circonstances. Ces mêmes cuves doivent accueillir dans quelques mois le résultat de la vendange 2020; il faut donc de la place sans quoi ce vin sera perdu, avec des conséquences économiques dramatiques pour le secteur » explique l’eurodéputé. D’où sa proposition de « distiller une partie de la production, celle qu’on estime excédentaire. Pour l’Europe, il s’agit de près d’un milliard de litres ».

La France est concernée pour un tiers de ce volume, estime Eric Andrieu. « Le coût de distillation devrait être de 80 centimes du litre, soit 80 euros de l’hectolitre, calcul basé sur le fait qu’il soit principalement question de vin d’ appellation protégée (AOP) et d indication géographique protégée (IGP) ».

En pratique, et aux vu des règlements, il demande à l’Europe, dans ces circonstances exceptionnelles « qu’elle s’engage à hauteur de 35 de ces 80 euros afin de soutenir l’État membre mais aussi et surtout les viticulteurs ».